mercredi 1 juin 2011

Wishlist Apollon: la suite

Javiér Bardem dans "Vicky, Christina, Barcelona", Vincent Cassel dans "The Black Swan", Keanu Reeves parfois, Orlando Bloom dans Pirates des Caraïbes. Le prof de batterie, mais un peu moins qu'avant. Un type grand du service informatique au 4e étage. Un des développeurs de RT, aux cheveux longs en queue de cheval. Olivier W, de HR, a un côté pas mal.

Je n'ai pas beaucoup d'hommes de ma tranche dans mon entourage. Ca manque parfois, ai un peu l'impression de ne pas connaître cet univers. Fabian, qui a rejoint l'équipe au boulot, ça amène un peu de neuf.

Dans une autre catégorie: mon père est quelqu'un de formidable.

Ca ne peut pas toujours aller bien

Je me sens un peu triste; "un peu", mais profondément. A la fin du cours de funk, on aurait dit que les étirements me donnaient un méchant cafard: impression d'être moche, voire laide, mon corps est laid; j'ai pris des suppléments de peau, graisse et eau à peu près partout ces 3 derniers mois. J'ai le dessus des bras qui balance allègrement. Les cheveux blancs se multiplient. Ailleurs, j'ai des poils. Et des boutons sur la figure. Je me sens comme avec des rides naso-géniennes profondes comme la Vallée de la Mort. En me voyant danser, je pense à... je ne sais pas quoi, mais quelque chose de gauche et laid. Idem en me voyant simplement bouger. Impression sérieuse que je ne vais jamais avoir une relation intime avec quelqu'un, que personne ne voudra jamais de moi, que je suis trop moche, qu'il y a une difficulté que je ne dépasserai jamais. Impression aussi que je ne vais pas surmonter ça et m'installer peu à peu dans une vie solitaire, que je vais avoir une vie moche, que l'existence sera faite de lutte contre les factures, le boulot, le travail qu'il faut faire pour prendre des vacances, pour se déplacer, pour créer des amis, pour avoir un corps qui corresponde un peu à l'image qu'on s'en fait ou qui nous convienne. Une suite de problèmes à régler les uns après (ou pendant) les autres.

C'est une tristesse bizarre, rare. Qui vient aussi du fait qu'au boulot, il y a de plus en plus de difficultés, avec des questions administratives, le tout en flamand; et comme je suis fatiguée, ça devient dur d'exprimer des nuances en ndls, depuis le temps que ça dure. Je suis lasse de tester, re-tester, aider les gens.  Je mets des limites le plus souvent, mais c'est pas évident. Ce midi, j'ai pris 35 min de retard pour aller manger avec des collègues au resto, à cause d'une réunion de merde à ce sujet. Qu'est-ce que je me sentais mal d'empiéter sur le temps que j'avais réservé comme ça. L'horreur. Proposer quelques actions pour mettre un terme à ça, c'était la bonne solution. Que j'ai prise, peut-être un peu tard. Next time, je rappellerai les limites plus tôt.

Au bal folk, la dernière fois, il y a 2? semaines, je me suis sentie hyper mal à l'aise avec mes partenaires -masculins, of course. Rooh, l'horreur. Je supportais mal qu'ils me fixent assez... fixement, comme c'est l'habitude dans ces circonstances. Dur, dur: on est physiquement proches, il y a peu de parole, on est aussi mal à l'aise que des gens qui ne se connaissent pas, et ce type vous fixe limite dans les yeux. Juste envie de me replier. Hor-rible. (qu'il vous touche, ça, en général, ça va. Pour le toucher nécessaire en danse, du moins).
Et qu'est-ce que ça veut dire? J'en conclus quoi? Que je ne supporte pas la proximité avec des mâles? Ce serait nouveau, et pas toujours vrai. Que je préfère les filles? Ca tombe mal, suis assez souvent mal à l'aise avec les filles aussi.

En ce moment, je voudrais quelqu'un pour me consoler, me rassurer. Me prendre dans ses bras, me caresser le crâne, et me murmurer que ça va aller et qu'il m'aime. Faire un gros câlin. Se frotter un peu. Et puis des petits bisous. Moi aussi, je lui caresserais la tête, et puis les épaules et le dos. Je crois que mon toucher a grand besoin d'être cultivé, il est un peu ankylosé. C'est comme à la présentation upperware l'autre jour: un catalogue, c'est bien, mais finalement, tous ces gadgets sont vains: ça ne remplace pas un homme ou une bonne séance de toucher réciproque affectueux (bon, ok, exception pour quelques trucs vraiment bien qu'on utilise à deux; ai mes petits fantasmes aussi :-) ).

Finalement...

Je trouve ça important d'écrire tout ça aujourd'hui. Ca laisse une trace et puis ça me fait un peu évoluer: je voudrais parvenir à pleurer sur tout ça, pour soulager la tension, mais je n'y parviens jamais. Ecrire, ça met déjà un peu en perspective.
Maaaais nous sommes d'accord, c'est très adolescent, ça! Et j'ai à peu près 2x l'âge d'un adolescent! Souci, souci. Quand plein de gens autour de soi pensent "maison" et "enfants"... Ahem!
Et oui, je ne fais pas grand-chose pour dépasser le stade de "je voudrais des câlins". C'est dur: en temps, en énergie, en dépassement de soi et de la barrière de l'inconnu. Je fais de tout petits efforts pour "je voudrais plus de muscles". Va falloir améliorer ça, pour ma jambe et pour le reste. Ca pourrait sûrement aider pour le reste. Mais bon, c'est consacrer du temps, de l'énergie à un combat. Au final, c'est presque de la flagellation: et shlaa! fais du sport, et shlaa! épile-toi, aie des vêtements qui te mettent en valeur, shlaa! va mettre à jour ton Netlog, inscris-toi sur Truc, regarde les nouveautés CSurfing, n'oublie pas de te faire à manger et de dormir assez et de voir des gens... Merde, à la fin. Mais en même temps, dire "merde", ça ne fait pas avancer les choses, ça ne donne pas "velours", par exemple. Pour l'instant et chez moi, en tout cas.

Donc, comme toujours: "faut faire quelque chose". C'est dur, la vie, vraiment dur. Et c'est pas juste, non plus.

// cela dit, faut vraiment que j'arrête de me mettre dans la tête des autres pour m'imaginer ce qu'ils pensent, de moi ou du reste, et que je me concentre plus sur ce que moi j'ai à dire et à penser. Lire de la fiction, ça aide à diriger son imaginaire sur les personnages fictifs et plus sur les réels? //